Nada
Dessinateur : Cabanes
Scénariste : Jean-Patrick Manchette
Editeur: Dupuis
Mon avis
Le roman polar de Jean-Patrick Manchette magnifiquement retravaillé par Doug Headline (le fils du romancier) et illustré par Max Cabanes, cela donne ce pavé de près de 200 pages.
Ce n’est pas la première fois que les deux auteurs ont l’occasion de travailler ensemble, après déjà « La princesse de sang » et « Fatale » toujours dans la collection Aire Libre chez Dupuis. Il faut dire que celle très belle collection est un véritable écrin qui accueille nombre de talents déjà bien éclos mais aussi le berceau de nouveaux auteurs qui parfois se révèleront être des pépites. L’occasion aussi pour le lecteur de découvrir justement grâce à cette collection des artistes qui parfois n’auraient pas eu l’intérêt qu’ils méritent. Mais évidemment, on n’est pas dans ce cas de figure avec Cabanes !
L’auteur nous déploie toute l’étendue de sa virtuosité dans son dessin et son cadrage, et malgré la quantité de texte, il parvient à nous emmener dans ce road movie polar, noir à souhait mais palpitant de bout en bout.
Vraiment beaucoup de texte disais-je, encadrés en voix-off afin de suivre correctement le récit et de bien poser la psychologie des divers protagonistes, mais une histoire qui se lit avec grand plaisir et dans laquelle j’ai plongé avec beaucoup de plaisir. Peu de rebondissement dans la traque mais des personnages réalistes et du suspens. Ce récit écrit en 1972 par Jean-Patrick Manchette a été également porté à l’écran par Claude Chabrol.
L’aventure du groupe Nada, c’est celui de 6 gauchistes anarchistes qui pour se faire entendre ont décidé d’enlever l’ambassadeur des Etats-Unis, Richard Poindexter, mais malheureusement pour eux, un flic est tué dans l’affaire et le commissaire que l’on envoie pour les traquer est très coriace et ne leur laissera pas une chance d’en réchapper. Epaulard un ancien du FLN algérien, d’Arcy alcoolique et violent, Treuffais le prof de philo, le jeune Meyer, Buenaventura qui se fond dans la masse tel un caméléon aux identités multiples et Cash, la putain, une véritable bande de bras cassé finalement !
Pour les amateurs, il existe aussi un tirage limité à 777 exemplaires avec une couverture alternative et un frontispice numéroté et signé.
Un coup de cœur à conseiller !
Maroulf