Salvaje
Dessinateur : Ralph Meyer
Scénariste : Xavier Dorison
Coloriste : Caroline Delabie
Editeur: Dargaud
♥ Coup de cœur ♥
Mon avis
Superbe western de Meyer et Dorison. Vraiment, le slogan « toujours le plus grand western depuis Blueberry » n’est absolument pas usurpé tant la narration et le dessin s’allient à merveille pour offrir aux lecteurs un excellent moment de lecture ! Et en outre la colorisation de Caroline Delabie (également créditée en couverture, fait assez rare pour être souligné) participe à l’élégance et l’énergie déployée dans le récit pour en faire des magnifiques pages ! Un véritable coup de cœur !
Entamée en 2015, cette histoire d’un croque-mort, plutôt insolite en bande dessinée (sauf dans Lucky Luke), sortait quasi en même temps (hasard du calendrier) qu’une autre très bonne série axée elle aussi sur un croque-mort, à savoir « Stern » des frères Maffre. Par la suite, ces deux séries ont évolué dans des registres assez différents, tout en restant axé sur le personnage central d’un undertaker…
A la sortie du tome 1 d’Undertaker, la librairie Brüsel avait même organisé une séance de dédicace avec Meyer et Dorison avec un corbillard garé devant la librairie (avec le piétonnier, ce ne serait très probablement plus possible…) !
Ce sixième album « Salvaje » vient compléter le diptyque entamé avec « l’Indien blanc » et conclut magistralement l’histoire deplus de 110 planches. Dorison nous distille tout son savoir, utilisant les codes du western et mêlant de nombreuses scènes d’action dans la mission confiée par Sid Beauchamp à Jonas Crow, n’hésitant pas également à travailler la psychologie des personnages. Ainsi la richissime Joséphine Barclay qui est bien machiavélique ou Jonas lui-même qui se dit qu’avec Rose Prairie, tout n’est peut-être pas encore perdu…certainement l’occasion de la retrouver dans les prochains épisodes. Petit à petit, l’histoire de Jonas se dévoile… Et tel Audiard au cinéma, Dorison parsème aussi son récit de dialogue exquis et qui font mouche tels « il est mort de ne pas avoir été d’accord avec maman » ou « Qui sème la tempête récolte le plomb ».
Meyer, illustrateur hors pair qui a débuté en fanfare en bd avec « Berceuse assassine » en 1997, nous délivre une partition impeccable : décors et paysages soignés, superbe monument « Ambassador », scènes d’action, cadrages parfois audacieux comme cette construction magique avec la course du corbillard en planche 37.
Pour les amateurs, un carnet de storyboard est également paru, petit album NB format A5 et au tout petit tirage de 2500 exemplaires seulement. Un must pour les fans !
Maroulf