How I live Now
Série: How I live now, Tome 0
Dessinateur : Christine Circosta
Coloriste : Christine Circosta
Scénariste : Lylian
Editeur: Glenat
Lorsque l’avion de Daisy atterrit en Angleterre pour aller vivre dans la maison de campagne de la tante Penn, c’est un véritable choc pour elle qui n’a connu jusqu’ici que New York. Elle est accueillie par l’un des trois fils de la tante : le ténébreux Edmond. Elle fait la connaissance d’Isaac, le frère jumeau d’Edmond, d’Osbert, le plus âgé et de la plus jeune : Piper. Daisy découvre des sensations nouvelles et positives dans cette nature accueillante, elle se sent bien dans cette nouvelle famille qui l’a accueillie et en oublie presque le décès de sa mère…
Si Daisy est arrivé en Angleterre, c’est parce que son père voulait lui éviter les troubles liés à la guerre aux États-Unis. La tente Penn qui travaille dans la diplomatie doit elle-même partir Oslo pour essayer de voir s’il n’y a pas moyen de régler les conflits…
Et puis la guerre est arrivée en Angleterre… Les enfants se retrouvent seuls, car la tante ne peut pas revenir, étant coincée à Oslo. Au départ, les enfants continuent leur vie paisible dans la nature, une idylle va naître entre Edmond et Daisy qui vont former un couple; la réalité va cependant progressivement les rattraper…
Ce seront d’abord les magasins de plus en plus vides… mais aussi des militaires qui viennent s’établir dans la région. Puis, ce seront des soldats qui vont emménager dans la maison. Les garçons sont partis d’un côté et les deux filles ont été accueillies dans la famille d’un officier. La situation est tendue et l’officier est abattu en voulant protéger une autre personne. Tout le monde doit de nouveau fuir et se réfugier dans une ferme plus loin, mais là aussi, la ferme est attaquée et Daisy et Peper échappent de peu à la mort…
Daisy et Peper décident alors de marcher afin de revenir discrètement à la maison de la tante, avec l’espoir d’y retrouver les garçons. Elles y parviendront non sans avoir été à nouveau confrontées aux nombreuses victimes de l’ennemi…
Une fois le conflit terminé, Daisy, qui était rentrée à New York, repart pour la maison de la tante Penn, elle y retrouve un Edmond très perturbé par les faits de guerre et va entreprendre de rétablir une connexion progressive avec lui…How I live Now est une histoire assez dense de 136 pages, elle décrit la vie agitée d’adolescents confrontés aux tourments de la guerre… Peu importe l’origine du conflit ni le nom de l’ennemi (on ne sait d’ailleurs rien des enjeux de cette guerre)… Tout ce que l’on voit du conflit, ce sont des gens qui tentent de résister, se font tuer ou perdent leurs proches.
Il y a une tension liée aux combats, aux préoccupations des militaires et aux nombreuses personnes tuées, mais il s’agit d’une tension sourde, feutrée,… Elle va ronger progressivement la belle insouciance vécue par cette famille…
L’intérêt du livre est de se centrer sur l’impact que ce conflit a sur cette petite bulle familiale, dans un cottage anglais, c’est aussi de voir comment une relation sentimentale peut se créer dans un contexte de haine…
Adapté du roman éponyme de Meg Rosoff (un film également éponyme en a été tiré en 2013), How I life now pratique la gymnastique délicate du grand écart entre une période de romance et d’insouciance à une période de tensions et de mort… Christine Circosta réussit le pari grâce à son dessin de maintenir une ligne poétique à travers une situation qui l’est beaucoup moins (la couverture est tout sauf angoissante sauf si l’on pense à la couleur rouge sang des coquelicots) et le lecteur se trouve chamboulé dans ses sentiments entre le fait d’être touché par cette romance d’adolescents et par la tension engendrée par la guerre…
Le personnage de Daisy évolue dans ce contexte. Dans un premier temps, la jeune fille est conquise par l’ambiance familiale, mais, alors que commence une romance avec Edmond, elle commence aussi à ressentir de manière plus perceptible le conflit qui se rapproche. La séparation avec Edmond et le fait de devoir fuir va donner une dimension plus conséquente encore à la tension du conflit, mais Daisy va garder comme fil rouge ses sentiments pour Edmond avec l’idée de pouvoir le retrouver à tout prix… L’amour est finalement plus fort que la guerre… Une belle morale pour un beau livre !